Mesurer et communiquer sur l’impact des mobilités dans la culture
Le calcul et la mesure sont des étapes essentielles à la compréhension des émissions liées à la mobilité des publics. Communiquer sur ces mobilités permet de partager cette compréhension auprès des publics eux-mêmes pour qu'ils fassent évoluer leur mobilité.
Les transports, poste d'émissions majeur dans le bilan carbone de la culture
Les transports de visiteuses et visiteurs sont parmi les premières sources d’émissions de gaz à effet de serre dans les bilans carbone des structures culturelles, en tant qu’émissions indirectes (scope 3). La question des mobilités des publics est donc centrale pour la transition écologique de la culture.
Passer de la voiture au métro permet de diviser les émissions de CO2 par plus de 40.
Des problématiques et des pratiques différentes selon les territoires
La situation des visiteurs face à la mobilité diffère selon les caractéristiques des territoires, des structures et événements culturels.
D’après une enquête de l’ADEME, dans les centres des principales métropoles et en banlieue parisienne, la part de la voiture oscille autour de 50%. Elle est très basse à Paris, où seul 1 déplacement sur 10 est réalisé en voiture, mais loin des centres les plus denses, dans les villes petites et moyennes et les territoires périurbains et ruraux, la part de la voiture atteint 80, voire 85%.
Cette situation concerne aussi les lieux culturels. Dans son rapport "Décarbonons la culture !", le think tank The Shift Project a produit plusieurs estimations qui donnent des ordres de grandeur très utiles pour comprendre l'impact environnemental des déplacements des visiteurs :
- Pour une salle de spectacle moyenne en périphérie, 88% des spectateurs viennent en voiture assister à un spectacle.
- Un festival rassemblant près de 280 000 personnes en zone isolée émettra entre 7000 et 8000 teqCO2 dues à la mobilité de ses spectateurs, et la moitié de ces émissions seront provoquées par 3 % de spectateurs venus en avion.
- Quant à l’audiovisuel, l’empreinte carbone du secteur est due à 28% au déplacement des spectateurs.
Promouvoir les mobilités alternatives : des actions concrètes à mettre en place
Des solutions de mobilités alternatives peuvent et doivent être encouragées, qu’il s’agisse de modifier les pratiques en s’appuyant sur des solutions parfois déjà bien ancrées comme le train, le vélo ou encore les voies navigables ou qu’il s’agisse d’innover.
En pratique
Des actions sont possibles, que ce soit pour des déplacement professionnels, de loisir, ou des trajets domicile-travail. En voici quelques-unes:
- Promouvoir les labels existants liés aux mobilités douces dans les lieux culturels, permettant de certifier du bon accueil des visiteurs à vélo (Label Accueil Vélo) ou en voiture électrique
- Expérimenter des systèmes de tarification verte, avec une réduction pour celles et ceux qui empruntent des mobilités douces (si le lieu est accessible)
- Inciter les structures et évènements culturels à faire connaître auprès du public l'empreinte carbone de leurs déplacements culturels
- Faire des lieux culturels des espaces pour sensibiliser plus largement aux impacts écologiques liés aux transports
Initiatives & bonnes pratiques
Elle réalise régulièrement une enquête auprès de plus de 100 festivals bretons pour évaluer les impacts liés à la mobilité du public et les progrès réalisés. Elle est soutenue par Alternatives Vertes pour travailler sur la décarbonation des mobilités des publics.
En savoir plus sur le site du Collectif des Festivals
A Boulieu-lès-Annonay en Ardèche, le centre national des Arts de la Rue et de l’Espace Public collabore avec la plateforme gratuite de covoiturage Mobicoop pour réduire son empreinte carbone. Chaque date de spectacle est mise en ligne pour permettre aux conducteurs d’enregistrer son trajet et de partager la route avec d’autres spectateurs.
En savoir plus sur sur la stratégie climat de Quelques P'Arts
Lors des Francofolies de 2022, cet espace, en lien avec “La Rochelle, Territoire Zéro Carbone”, a proposé aux visiteurs des jeux et expériences scientifiques et ludiques pour comprendre le lien entre climat et mobilité.
Le site internet du festival informe les spectateurs que 85 % du bilan carbone de l’évènement provient de leur transport avant de décliner les possibles accès en éco-mobilité.
En savoir plus sur les actions écoresponsables de We Love Green
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